Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Un pays deux systèmes, mais à la fin c’est le socialisme aux caractéristiques chinoises qui gagne. Selon le document publié ce lundi par les médias officiels, en 2035, Shenzhen sera à la « première place mondiale » en termes de compétitivité et d’attractivité des entreprises. Pour cela, le petit village de pêcheurs du sud de la Chine choisi par Deng Xiaoping il y a 40 ans pour devenir la vitrine du capitalisme rouge devra renforcer ses infrastructures portuaires. Un appel d’offres sera lancé fin août pour un chantier portant sur une superficie de 400 000 m².
Il s’agira également de renforcer les capacités d’innovations industrielles et de mettre en place un plan visant à attirer les « talents étrangers » et des « entrepreneurs internationaux ayant leur résidence permanente, de créer des entreprises scientifiques et technologiques. »
Un avertissement pour Hong Kong
Cette directive, adoptée en juillet dernier lors de la 9e réunion du Comité central pour l’approfondissement et la réforme, est donc publiée le jour même de la mobilisation massive des protestataires hongkongais, et ce n’est peut-être pas un hasard.
La place financière de Hong Kong n’est pas irremplaçable, semble dire la presse chinoise qui rappelle que la région administrative spéciale ne représente plus que 3 % du PIB de la deuxième économie du monde. En oubliant en revanche de préciser que Shenzhen et ses 12 millions d’habitants font également face à des difficultés liées au ralentissement de la croissance chinoise.
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La guerre commerciale avec les États-Unis est venue contrarier la stratégie du « Made in China 2025 » initiée par le gouvernement chinois et certains projets lancés dans l’ex-atelier du monde de la province méridionale du Guangdong. Selon des sources proches du dossier citées dimanche par le South China Morning Post, la mise en route de la nouvelle usine Foxconn de Canton pourrait être retardée.