Le 10 juillet 2019, 21 pays occidentaux et le Japon envoyaient une lettre à l’ONU pour dénoncer les détentions arbitraires ciblant les Ouighours et d’autres minorités au Xinjiang, dans l’extrême ouest de la Chine. Les 22 appelaient Pékin à respecter les droits humains et les libertés de religion ou de croyance au Xinjiang ,et partout en Chine.2 jours plus tard, le régime chinois tenait sa revanche : 37 pays dont la Russie, l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Algérie ou la Corée du Nord écrivaient à leur tour à l’ONU pour dénoncer les informations erronées colportées par les Occidentaux, et soutenir la lutte menée par Pékin contre le terrorisme et l’extrémisme au Xinjiang…Alors que se passe-t-il vraiment au Xinjiang ? Pourquoi les Ouighours, musulmans et turcophones, sont-ils dans le collimateur des autorités chinoises ? Quelle est la réalité de la menace jihadiste invoquée par Pékin pour justifier sa politique répressive et la « sinisation » à marche forcée des minorités ethniques : Ouïghours mais aussi Huis, Kazaks, Ouzbeks ? Jusqu’où ira le nationalisme du président Xi Jinping ?
3 invités: - Jean-Philippe Béja, directeur de recherche émérite au CNRS/CERI-Sciences-Po et chercheur associé au Centre d’études français sur la Chine contemporaine à Hong Kong ; - Marc Julienne, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique ; - Rémi Castets, maître de conférences au TELEM, directeur du Département d'études chinoises à l’Université Bordeaux Montaigne et chercheur au CERI-Sciences-Po.