Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Depuis le 5 août dernier, le débat démocratique est mort au Cachemire indien. Ce jour-là, New Delhi annonce l’abrogation unilatérale de l’autonomie du Cachemire, sans consulter la population. Dans les jours qui suivent, tous les politiciens locaux qui n’appartiennent pas au Parti nationaliste hindou au pouvoir à New Delhi sont arrêtés par l’armée, sous prétexte qu’ils se seraient prononcés contre cette abrogation et qu’ils représenteraient ainsi un risque pour l’ordre public.
Parmi les détenus figurent les trois anciens chefs du gouvernement régional. New Delhi a reconnu l’arrestation d’une centaine de personnes. Une rafle bien plus large, en fait, qui aurait touché plus de 4 000 personnes. Des universitaires, militants de droits de l’homme ou avocats, toutes les voix influentes qui pourraient contester cette décision radicale, ont été visés.
Les communications coupées depuis deux semaines
Comme toutes les communications sont coupées depuis deux semaines, il est quasiment impossible de savoir qui a ainsi disparu. Les prisons du Cachemire déborderaient et les détenus seraient donc envoyés par avion en dehors de la région.
Ces arrestations arbitraires sont réalisées en suivant la loi du Cachemire sur la sécurité publique, qui permet de détenir une personne pendant deux ans sans accusation formelle ni procès.
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