Hong Kong: la guerre des mots s'envenime entre Londres et Pékin

Le ton entre Londres et Pékin ne fait que monter depuis lundi dernier: la Chine n'apprécie pas, mais alors pas du tout, que le Royaume Uni ait osé voler au secours des manifestants à Hongkong qui se battent depuis des semaines contre un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine, un projet pour le moment suspendue.

Il n’est plus question de « l’âge d’or sino-britannique », comme lors de la visite du président chinois au Royaume-Uni en 2015. Ni d’accords commerciaux juteux comme en 2018, quand la Première ministre Theresa May était en visite en Chine.

Les relations se sont refroidies, depuis que le chef de la diplomatie Jérémy Hunt a exprimé le « soutien indéfectible »  de son pays à « Hongkong et à ses libertés », le jour même du 22e anniversaire de la rétrocession de ce territoire à la Chine, et alors que des centaines de jeunes venaient de saccager le Parlement local.

Le lendemain, le ministre avait même menacé la Chine de « grave conséquences » si elle ne respectait pas l’accord de 1984 qui garantit une justice indépendante et la liberté d’expression aux Hongkongais.

Réponse cinglante de Pékin

Réponse cinglante de Pékin : Londres « semble encore être plongé dans les fantasmes des colons », a dénoncé au cours d'un point presse Geng Shuang, un porte-parole de la diplomatie chinoise. L'ambassadeur chinois, Liu Xiaoming, pas en reste, avait ensuite appelé le Royaume-Uni « s'abstenir de nouvelles ingérences pouvant nuire encore plus à la relation ». Liu Xiaoming s'était dit « très déçu" que le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt montre son « soutien envers des gens qui contreviennent à la loi ». Des déclarations qui lui ont valu une convocation au ministère britannique des Affaires étrangères.

Cette guerre des mots doit aller droit au cœur de la jeunesse révoltée à Hong Kong, qui avait déployé le drapeau de l'ère coloniale au Parlement, tel un signal de détresse envoyé à Londres.

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