Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Carlos Ghosn est inculpé une quatrième fois depuis son arrestation le 4 avril à son domicile de Tokyo pour abus de confiance aggravé. Cette quatrième mise en examen porte sur des accusations de détournement de fonds de Nissan à travers le Moyen-Orient. L'ex-patron de Nissan et de Renault nie toutes les accusations portées contre lui. Ses avocats ont annoncé qu'ils déposeraient une demande de remise en liberté.
Les procureurs japonais accusent Carlos Ghosn d'avoir fait transférer, via une filiale de Nissan au Moyen-Orient, 15 millions de dollars entre 2015 et mi-2018. Ces fonds étaient destinés à un distributeur à Oman.
Un yacht à 12 millions d’euros
Selon les médias japonais, 5 des 15 millions ont été détournés vers une société au Liban sous haute influence de Carlos Ghosn.
Une partie de l'argent a été investi dans un fonds contrôlé par son fils Anthony aux États-Unis. Lequel l'aurait investi dans quelque 30 sociétés. D'autres entreprises, souvent des coquilles vides, ont été identifiées par les enquêteurs japonais sur une plus longue période.
Une autre partie a servi à l'achat d'un yacht de 12 millions d'euros par le biais d'une société aux îles Vierges britanniques contrôlée par Carole Ghosn, l'épouse de l'ex-patron de Nissan.
Le constructeur japonais annonce, de son côté, une plainte au pénal contre Carlos Ghosn pour s'être enrichi personnellement par ces transferts de fonds à travers le Moyen-Orient.
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