Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Le 14 février dernier, un groupe séparatiste pakistanais lance une attaque terroriste qui tue 40 paramilitaires indiens au cachemire, la plus sanglante offensive depuis des années. Douze jours après, l’aviation indienne réplique en bombardant le camp de cette organisation au Pakistan.
Et depuis lors, le gouvernement ne cesse d’exploiter cette opération, politise l’armée et personnalise son action comme rarement en Inde : les dirigeants du BJP parlent de l’armée de Modi, et non de l’armée indienne, et le Premier ministre s’est rebaptisé « le chowkidar », le gardien de la nation.
Le message des nationalistes est clair : Narendra Modi représente l’armée, donc celui qui conteste son action est un traître qui agit pour le Pakistan, les terroristes, et par extension pour la cause musulmane.
Cela permet à ce parti hindouiste d’insinuer, discours après discours, que l’Inde doit se protéger en devenant un État hindou et que les musulmans indiens doivent se soumettre aux préceptes de cette religion s’ils veulent continuer à vivre dans ce pays.