Avec notre correspondant à Kaboul, Sonia Ghezali
Une barbe blanche, un turban noir, des lunettes rectangulaires sur le nez. Le visage de Gulbuddin Hekmatyar, bien que vieilli, continue d’en faire frissonner plus d’un dans les rues de la capitale afghane.
L’homme a été surnommé le « boucher de Kaboul » ou encore « rocketyar », en référence aux nombreuses roquettes tirées par ses hommes lors du siège de Kaboul en 1992 à l’origine de milliers de victimes.
Accusé de crime de guerre, il avait été inscrit sur la liste noire des terroristes recherchés par les Etats-Unis. Le Hezb e-islami qu’il dirige est également accusé d’avoir tendu avec des talibans l’embuscade qui coûta la vie à 10 soldats français le 18 août 2008 dans la vallée d’Uzbin.
Il y a deux ans, un large convoi de militants du Hezb e-islami faisait son retour à Kaboul, triomphant, armes brandies en signe de victoire avec en tête du convoi Gulbuddin Hekmatyar, réintégré dans la vie politique afghane après avoir scellé un accord de paix avec le président Ashraf Ghani.
Le chef du Hezb e-islami est loin de faire l’unanimité y compris dans ses propres rangs. L’homme a multiplié les critiques à l’égard du gouvernement afghan, notamment pour sa mauvaise gestion du scrutin législatif d’octobre 2018.