Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Wahidullah Ibrahim est étudiant, il ne quitte pas son masque en tissu noir depuis deux mois maintenant. « En ce moment il y a beaucoup de poussière, le temps est très mauvais. Chaque jour nous toussons et nous avons mal à la tête », dit-il.
Au bord de la route, Salman vend du poisson frais sur un étal installé sur le trottoir. Lui aussi arbore un masque en tissu noir qui lui couvre la moitié du visage : « Ça nous aide beaucoup parce qu'on le change tous les jours, si on n’en a pas, on se met à tousser et on a mal à la gorge. »
Les habitants de Kaboul se plaignent tous des mêmes symptômes : les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, les toux persistantes. Ce sont les effets de la pollution dont tout le monde connaît la raison, comme l’explique Maleem, un vendeur de Kebab de la capitale. « Chez eux, les gens brûlent tout pour se chauffer : du charbon, du bois, du carburant… et c’est pour ça qu’il y a toute cette pollution. »
A défaut de pouvoir utiliser les radiateurs électriques en raison de multiples coupures d'électricité, c'est avec les bukhari, les poêles traditionnels, que les familles se chauffent. Chacun brûle ce qu’il peut en fonction de ses moyens : du bois, du charbon, du plastique ou encore des feuilles d’arbre récoltées dehors.