Avec notre correspondant à Tokyo, Bruno Duval
Dans sa prison, où les menus sont frugaux, Carlos Ghosn a déjà perdu 10 kilos. Et il est tombé malade – une forte fièvre –, sa cellule n'étant pas chauffée.
Des conditions de détention spartiates, donc, mais qui n'émeuvent pas ce père de famille. « Rendre les prisons plus confortables, mettre la climatisation ou le chauffage dans toutes les cellules, par exemple, ça coûterait un argent fou. Or, on paie déjà énormément d'impôts... », commente-t-il.
Dans les prisons françaises, les VIP ont droit à des cellules spéciales. Rien de tel au Japon, et c'est tant mieux, pour ce quadragénaire. « Ici, tous les détenus sont vraiment logés à la même enseigne, qu'ils soient fortunés ou défavorisés, japonais ou étrangers. Et bien moi, cette équité, je trouve cela bien », affirme-t-il.
Au Japon, la garde à vue dure trois semaines, et l'avocat ne peut assister aux interrogatoires de son client. Le plus souvent, les demandes de libération conditionnelle sont rejetées, a fortiori quand, comme Carlos Ghosn, le suspect nie.Et neuf fois sur dix, les procès aboutissent à des condamnations.
Tout cela a un grand mérite d'après cette enseignante. « C'est grâce à ce système judiciaire sévère que le Japon est un pays très sûr. Le taux de délinquance est à un niveau historiquement bas. Donc il ne faut surtout pas l'assouplir », souligne-t-elle.
Occidentaliser, donc humaniser le Code pénal ? En majorité, les Japonais s'y refusent.
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