Son « expérience » apportera « force et courage » aux forces armées du Sri Lanka : le président Sirisena n’a pas tari d’éloges en élevant le général Shavendra Silva au rang de chef d’état-major de l’armée de terre.
Une décision qui a fait bondir les défenseurs des droits de l’homme. « Il est promu au lieu d’être traduit en justice », a réagi l’organisation Projet international Vérité et Justice, qui demande que le nouveau chef d’état-major soit jugé. Un rapport de l’ONU de mars 2011 lie la 58e division qu’il commandait à plusieurs crimes de guerre potentiels commis dans les derniers jours du conflit - ses soldats auraient entre autres abattu des rebelles qui se rendaient.
Shavendra Silva a déjà échappé à un procès intenté contre lui aux Etats-Unis pour crimes de guerre - il bénéficiait de l’immunité diplomatique en tant qu’ambassadeur adjoint du Sri Lanka à l’ONU.
En 2015, le président Sirisena avait été élu à la tête du pays en promettant la justice pour les victimes de guerre. Quatre ans après le bilan est maigre et cette nomination ne laisse pas augurer du meilleur, d’autant qu’elle intervient moins de trois mois après sa tentative ratée de nommer au poste de Premier ministre l’ancien président Rajapakse, celui qui avait justement terminé la guerre à marche forcée.
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