Sri Lanka: après sept semaines de crise, le Premier ministre démissionne

Fin octobre, le président Sirisena avait renvoyé son Premier ministre et nommé à sa place l’ancien président et bête noire des associations de défense des droits de l’homme Mahinda Rajapakse. Mais le Parlement avait bloqué cette nomination.

Ce samedi matin, Mahinda Rajapakse a signé discrètement, à son domicile, un document officialisant son départ de la tête du gouvernement. Dès dimanche, son prédécesseur Ranil Wickremesinghe doit prêter serment pour revenir à son poste de Premier ministre, et un nouveau gouvernement est attendu pour ce mardi.

Situation complètement bloquée

Le président Sirisena a donc fini par jeter l’éponge et accepter le retour de celui qu’il accusait d’être « hautement corrompu ». Il faut dire que la situation était complètement bloquée : Ranil Wickremesinghe refusait de quitter son poste, et il bénéficiait du soutien du Parlement, qui a d’abord voté une motion de censure contre le nouveau Premier ministre, et qui a ensuite coupé les subsides de tout son gouvernement : on se dirigeait donc vers une paralysie totale du secteur public à partir du 1er janvier.

De son côté, la Cour suprême s’était elle aussi prononcée contre le président Sirisena, en rétablissant le Parlement qu’il avait dissout, et en confirmant que le nouveau Premier ministre devait prouver sa légitimité pour exercer le pouvoir, ce qui, sans l’appui du Parlement était impossible.

Sirisena affaibli

Maithripala Sirisena sort donc très affaibli de cette crise, d’autant que la Cour suprême a aussi jugé qu’il avait enfreint la Constitution en dissolvant le Parlement et en demandant des élections anticipées. Le parti d’extrême gauche JVP demande qu’une procédure de destitution soit lancée.

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