Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Des soldats patrouillent en ville, des policiers armés de fusils-mitrailleurs sont postés à l’entrée des bureaux de vote. Des agents des services de renseignement sont aussi déployés. Cela rassure certains électeurs, mais pas tous. Mumtaz est allée voter hier, mais elle n’avait pas l’esprit tranquille : « La sécurité est bonne. Il y a beaucoup de soldats, de nombreuses voitures de police patrouillent. Mais quand une personne se rend au bureau de vote, elle n’est pas fouillée sur le chemin, mais seulement à l’entrée. N’importe quel kamikaze peut arriver à la porte et faire exploser sa bombe ».
Attaque kamikaze
Ce que décrit cette femme est hélas arrivé. Une attaque kamikaze a eu lieu dans un bureau dans le nord de Kaboul en fin de journée. Il y a eu également plusieurs explosions, plusieurs attaques à des barrages de police et à des bureaux de vote à travers le pays.
Aujourd’hui, les risques sont les mêmes. Sur le plan logistique, la Commission électorale indépendante (IEC) a promis de rattraper le coup. Parmi les 1 000 bureaux de vote qui n’ont pas pu ouvrir leurs portes, plusieurs sont restés portes closes pour des raisons logistiques.
Inadmissible, ont réagi plusieurs candidats. Le chef de l’Exécutif a estimé que ces couacs auraient pu être évités. Mais ce scrutin, reporté plusieurs fois, a été organisé dans l’urgence parce que le processus a pris du retard en raison de tensions politiques et de tensions au sein de la Commission électorale.
Mieux que rien
Le système biométrique a été mis en œuvre à la dernière minute. Ce scrutin comporte de nombreuses failles. Tout le monde s’y attendait, y compris les autorités afghanes qui, encouragées par la communauté internationale, ont estimé que des élections imparfaites étaient mieux que rien.