Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Le portail bleu turquoise de l'école de filles Zarghona ne cesse de s'ouvrir et de se refermer pour laisser passer les voitures des différentes unités des forces de sécurité afghanes.
Une voiture de la police est garée dans la cour, les 4 policiers sur place se mettent au garde-à-vous. Le général Sayed Saboor vient d'arriver :
« Je suis chargé de contrôler tous les bureaux de vote de l'arrondissement, affirme-t-il. Je suis venu ici pour contrôler la sécurité sur le site et aussi les policiers qui sont sur place. »
Le portail s'ouvre à nouveau. Une jeep blindée blanche entre. Ce sont les services de renseignement. Des échanges suivent avec le chef de la police du quartier qui arrive quelques minutes plus tard.
Le général repart, semble-t-il rassuré. « Je pense qu’il n'y a aucun risque pour les électeurs parce que nous avons pris des mesures de sécurité pour répondre aux menaces. »
Shamsia qui habite dans l'ouest de Kaboul traverse chaque jour toute la ville pour se rendre dans le bureau de vote :
« On vit avec les menaces et on ne peut pas s'arrêter de vivre à cause des menaces, on est habitué, soupire-t-elle. Ça ne doit pas nous empêcher de travailler, il faut qu’on continue à vivre. »
La jeune femme accepte les risques, dit-elle, confiant avoir dû convaincre sa famille, très inquiète, de la laisser continuer son travail d'agent électoral.
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