21km² de terre au cœur de l’océan pacifique, Nauru se trouve à plus de 4 000 km des côtes australiennes. Les réfugiés proviennent de l'Iran, de l'Irak, du Pakistan, de la Somalie, du Bangladesh, du Koweït, de l'Afghanistan et vivent depuis des années sous des tentes en plastique dans des conditions extrêmement difficiles.
Gaby Sutherland a enseigné durant un an sur l’ile. « Tout le système contribue à déshumaniser les réfugiés, indique-t-elle. Ils sont appelés par des numéros. En arrivant à l’école, les enfants passent entièrement au détecteur de métaux, leurs sacs sont fouillés. Je me souviens d’un garçon qui était arrivé un jour très tendu, en colère. Il était habituellement adorable, mais il était effondré parce que sa sœur était malade. Les gardes l’embêtaient, le frappaient. Cela arrivait souvent à beaucoup d’entre d'enfant. »
Il y a 6 jours une de ses anciennes élèves lui a envoyé un message vocal après le suicide d’un jeune réfugié iranien. « Je pleurais, tous les enfants pleuraient. Nous l’aimions beaucoup, il était parmi les plus courageux des garçons. Le petit Ali serrait sa maman et lui disait, maman, ça va aller, tu ne perdras plus jamais personne, je serai toujours avec toi. Ça m’a rendu tellement triste. »
Une douzaine de suicides ont été recensés ces 6 dernières années dans les centres de rétention de Nauru et Manus situés en Papouasie-Nouvelle-Guinée.