Hodan Yasin était détenue à Nauru depuis trois ans. Elle avait récemment été admise en Australie pour y recevoir des soins médicaux, et elle espérait pouvoir y rester. Mais sitôt les soins terminés, elle a été renvoyée dans le centre de rétention. Elle s'est immolée par le feu et a été transférée à l'hôpital australien de Brisbane. C'est là qu'est mort vendredi un autre détenu de Nauru, le jeune Iranien Omid Masoumali, 23 ans. Il s'était lui aussi immolé par le feu et serait resté 8 heures en agonie avant dêtre évacué.
Le gouvernement de Nauru et le ministre australien de l'Immigration ont accusé les défenseurs des droits de l'homme et certains responsables politiques d'encourager les actes désespérés des migrants en donnant de faux espoirs. Et le ministre Peter Dutton a répété vendredi dernier que rien ne ferait bouger la ligne politique de Canberra.
L'Australie refoule systématiquement toutes les embarcations de migrants qui approchent vers les Etats de Nauru, de Papouasie Nouvelle Guinée ou sur Christmas Island [Territoire extérieur de l'Australie NDLR]. Dans ces centres de rétention, les conditions de vie sont terribles et aucune perspective n'existe pour les migrants. Un rapport de Fairfax Media publié en janvier indique qu'un cas d'automutilation, de tentatives de pendaison, d'empoisonnement ou d'étouffement est commis tous les deux jours par un migrant désespéré.