Cachemire: l'ONU réclame une enquête sur des violations de droits de l'homme

Le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme vient de rendre un rapport au vitriol sur la répression militaire dans la région du Cachemire indien. Le document d'une quarantaine de pages est inédit : c'est la première fois que l'ONU s'intéresse à la situation humanitaire dans cette région du Cachemire, autant indien que pakistanais. Et il est particulièrement sévère avec New Delhi. Le Conseil des droits de l'homme reconnaît pour la première fois depuis longtemps le droit à l'autodétermination des Cachemiris et recommande même de constituer une commission d'enquête internationale sur le sujet. New Delhi a déjà condamné fermement le rapport. Mais au Cachemire, il fait souffler un vent d'espoir.

De notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis

« Fallacieux et partial ». La condamnation de New Delhi a fusé quelques minutes seulement après la publication du rapport. Le gouvernement est outré de ce qu'il appelle une « violation de sa souveraineté ». Mais au Cachemire, ce document représente un nouvel espoir. Les habitants sortent de deux années de répression, pendant lesquelles, martèle ce rapport, environ 145 civils ont été tués et plus de 6 000 blessés par des tirs de billes de plomb.

Khurram Parvez est le coordinateur de la coalition de la société civile au Cachemire, et il a lui-même été placé en détention préventive pendant 2 mois, en 2016 : « Cela représente un énorme soutien moral pour les organisations de défense des droits de l'homme du Cachemire ainsi que pour les victimes de ces actes qui voient que leur souffrance est prise en compte par les Nations unies. La torture est pratiquée depuis 28 ans, et continue aujourd'hui ; en 2016, un professeur d'univesrité a été torturé à mort par l'armée. Et la police a prouvé ces faits et recommandé que les militaires soient poursuivis, mais rien n'a été fait. L'ONU reconnaît cette situation et déplore dans ce rapport que depuis 28 ans, il n'y ait eu aucune condamnation d'un militaire responsable de violations des droits de l'homme» 

Depuis 1990, les forces arméees opérant au Cachemire ne peuvent être poursuivies par une cour civile qu'après l'accord du ministère de la Défense. Ce qui n'est donc jamais arrivé.

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