Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Le nouveau chef du gouvernement du Karnataka n'appartient pas au parti du Congrès mais bien au JDS. Si ce parti régional, présent dans seulement deux régions, n'a obtenu que 38 des 224 sièges à l'Assemblée, c'est en s'alliant avec lui que la formation de Rahul Gandhi a pu doubler in extremis le BJP samedi lors d'un scrutin à rebondissements.
Le nouveau chef de la région a déclaré qu'il allait inviter non seulement Rahul Gandhi et sa mère Sonia Gandhi, présidente avant lui du Congrès mais aussi plusieurs leaders de grands partis régionaux indiens pour son investiture mercredi prochain. Le message est clair: la force est dans l'union pour espérer battre en 2019 le BJP, au pouvoir dans les trois-quarts des régions du pays.
Le Congrès s'est montré flexible et pragmatique au Karnataka. Mais acceptera-t-il de jouer les seconds couteaux à l'échelle nationale, alors qu'il a toujours été le fer de lance d'une coalition ? Certains leaders en doutent, comme la chef du gouvernement du Bengale-Occidental Mamata Banerjee, ou encore le secrétaire national du Parti communiste indien Duraisamy Raja. Pour lui, la question de qui mènera ce front anti-BJP doit rester ouverte. Avant même sa naissance, la guerre des égos se profile déjà.