De notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
« Je suis heureux de vous informer que le secrétaire d’Etat Mike Pompeo est dans son avion de retour de Corée du Nord, en compagnie des trois merveilleux gentlemen que tout le monde attend de rencontrer», tweete triomphalement Donald Trump, qui précise que les trois hommes détenus par Pyongyang semblent «en bonne santé ».
A Séoul, le gouvernement a salué cette libération, et a ajouté qu’elle devrait jouer un rôle «très positif» dans l’organisation du sommet entre le président américain et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. La Corée du Sud en a profité pour demander au Nord de relâcher six de ses propres ressortissants, dont l’un, un missionnaire, est détenu depuis 2013.
Cette libération intervient à l’occasion du deuxième voyage de Mike Pompeo à Pyongyang en un mois ; des visites qui ont pour but de parvenir à une ébauche d’accord de dénucléarisation, avant le tête-à-tête entre Kim Jong-un et Donald Trump.
Le président américain a précisé que la date et le lieu de la rencontre avaient été décidés. Assurant que la date et le lieu de cette rencontre seraient annoncés « dans les trois jours », Donald Trump a affirmé que ce sommet très attendu avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un n'aurait pas lieu dans la Zone démilitarisée (DMZ) à la frontière entre les deux Corées.
Le seul autre site publiquement évoqué par Donald Trump jusqu'à présent est Singapour. La libération des Américains était sans doute un préalable exigé avant cette rencontre. Mais le plus dur reste à négocier, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
Dans un communiqué publié après la libération des otages le vice-président Mike Pence a rappelé les exigences américaines. « Nous ne relâcherons pas la pression tant que nous n'aurons pas obtenu la totale dénucléarisation » écrit-il, sans toutefois préciser ce que Washington propose en échange. Mais il est vrai que depuis le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien, les Nord-Coréens peuvent légitimement s'interroger sur ce que vaut la parole des Etats-Unis.
Pour le sénateur Jeff Flake, un républicain opposé à Donald Trump, les négociations seront difficiles, et le retrait des Etats unis de l'accord sur le nucléaire iranien a compliqué la donne. « Cela va être difficile. La Corée du Nord n'est pas au même niveau que l'Iran. Elle a déjà des capacités que l'Iran n'a pas démontrées en matière d'armes nucléaires. Donc, on ne veut pas qu'il gèlent un programme mais qu'ils dénucléarisent. Je m'inquiète beaucoup à la perspective de ces négociations avec la Corée du Nord. Comment obtenir un accord avec la Corée du Nord maintenant qu'ils savent que d'un claquement de doigts on peut se désengager d'un tel accord ? », s'interroge-t-il.