Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Dimanche, pour la première fois, John Bolton -chargé entre 2001 à 2005 des questions de désarmement-, a fait le tour des plateaux de télévision dominicaux et a donné quelques pistes sur les stratégies américaines en vogue.
Or, en faisant référence au « modèle libyen de 2003-2004 » comme méthode pouvant être utilisée pour négocier avec la Corée du Nord, le nouveau conseiller à la Sécurité nationale n'a pas envoyé un message très prometteur à Kim Jong-un.
Car Mouammar Kadhafi avait finalement été tué sept ans après l'abandon de son programme de développement de l'arme nucléaire, suite à une révolte populaire qui avait provoqué une intervention étrangère, et notamment américaine.
Le régime de Pyongyang a souvent dit qu'il avait été échaudé par cet épisode. Tout comme les Nord-Coréens pourraient douter des intentions américaines en constatant l'attitude agressive de Donald Trump envers Téhéran.
Les Etats-Unis vont-ils vraiment quitter l'accord de Vienne sur l'Iran ?
Alors qu'un accord sur le nucléaire iranien a été signé en 2015 à Vienne, il pourrait annoncer le 12 mai prochain qu'il s'en retire. Il est vrai que le président n'a jamais caché son hostilité à ce texte négocié par l'administration de Barack Obama.
Mais le signal ne serait pas très positif vis-à-vis de Pyongyang, et M. Bolton s'est montré prudent, assurant que la décision n'était pas encore prise. Reste que Kim Jong-un a sans doute envie d'aller au bout du processus, désormais bien engagé.
Avec très peu de cartes en main, ce faisant, le dirigeant nord-coréen pourrait réussir à légitimer son régime et relancer son économie. Il vient d'émettre plusieurs signes supplémentaires de détente envers son voisin sud-coréen.
Le nouveau conseiller à la Sécurité nationale américaine a donc répété que les Etats-Unis attendaient des gestes de bonne volonté immédiats envers Washington, notamment la libération de trois Américains détenus par Pyongyang.