De notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Hors de question de se laisser court-circuiter par Washington. Mieux vaut donc mettre un pied dans la porte nord-coréenne avant que le président américain Donald Trump ne puisse voler la vedette à Pékin lors d’un sommet en tête à tête avec le dictateur Kim Jong-un.
En visite de deux jours à Pyongyang, Wang Yi doit préparer le terrain pour une venue du président Xi Jinping qui avait accepté le principe d’un sommet à deux lors de la visite de Kim Jong-un à Pékin, en mars.
Soutien chinois à l’ONU
Le chef de la diplomatie chinoise profitera probablement de l’occasion pour donner ce conseil à ses interlocuteurs nord-coréens : pour établir un véritable traité de paix permanent et solide avec la Corée du Sud, il faut non seulement inviter les Américains, mais aussi les Chinois à la table de négociation. Car les deux pays sont signataires du cessez-le-feu établi il y a 65 ans.
Les annonces de Kim Jong-un et du président sud-coréen Moon Jae-in ont été suffisamment floues pour laisser planer le doute sur la présence chinoise. En contrepartie, Wang Yi pourrait offrir son soutien à une levée de certaines sanctions onusiennes qui ont fragilisé l’économie nord-coréenne.