Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
40 % des Nord-Coréens souffrent de malnutrition et de manque d’accès à des soins médicaux, estime l’ONU, qui lance un appel pour financer ses programmes de distribution de nourriture et de soutien aux hôpitaux.
Mais les pays donateurs ne se pressent guère pour aider une Corée du Nord arc-boutée sur son programme nucléaire. L’année dernière, la poignée d’agences onusiennes basées à Pyongyang n’a reçu qu’un tiers des donations demandées.
Il y a pourtant urgence : par exemple, 100 000 Nord-Coréens ont attrapé la tuberculose en 2016 et beaucoup contractent une forme aggravée de l’infection, capable de résister aux antibiotiques. L’Organisation mondiale de la santé classe la Corée du Nord parmi les pays où cette maladie est la plus répandue.
Or, le régime limite sévèrement tout contact entre sa population et les agences humanitaires, ce qui a conduit cette année le Fonds mondial de lutte contre la tuberculose à cesser toute assistance, de crainte de voir son aide être détournée. La décision inquiète les spécialistes qui estiment qu’une épidémie hors de contrôle pourrait même affecter les pays voisins.