Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Alors que ce mouvement de dénonciation des abus sexuels, qui a débuté début octobre dans la foulée de l'affaire Weinstein, n’avait guère eu d’écho en Corée du Sud, les révélations d’une procureure ont lancé le mouvement. En janvier, celle-ci avait raconté les attouchements sexuels de la part d’un supérieur... ainsi que les efforts de sa hiérarchie pour torpiller sa carrière, parce qu’elle avait osé en parler.
Depuis, les scandales s’accumulent en Corée du Sud. Une actrice accuse le célèbre réalisateur Kim Ki-duk de l’avoir battue et forcée à tourner des scènes de sexe qui n’étaient pas prévues dans le scénario. Un dramaturge, Lee Youn-taek, est soupçonné de viol.
La littérature est également touchée. Le très réputé poète Ko Un, étudié dans les écoles, est accusé de harcèlement sexuel par une consœur, Choi Young-mi, qui a déclaré avoir vu dans le milieu littéraire coréen « un nombre incalculable de cas d'agressions sexuelles ».
Dans le monde de l’entreprise, c’est le président de la compagnie aérienne Asiana qui a été accusé d’attouchements sur des hôtesses de l’air. La société coréenne est très patriarcale et les crimes sexuels sont souvent passés sous silence, les victimes n’osant pas porter plainte de peur de représailles. Mais, suite au mouvement #MeToo, la parole commence à se libérer.