Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Un tapis noir pour les stars de la Berlinale ? C'est en tout cas ce que réclame une actrice allemande qui a lancé une pétition en ligne. Lundi soir, plus de 12 000 personnes l'avaient déjà signé. Son but : dénoncer les abus sexuels dont sont victimes les femmes dans le monde du cinéma.
Le festival du film de Berlin qui s'ouvre jeudi a réagi à la controverse liée à la campagne #MeToo. Un forum sera organisé pour débattre de ce sujet. La Berlinale a exclu lors de sa sélection des films, car leurs réalisateurs ou des acteurs étaient l'objet d'accusations d'abus sexuels.
Mais une polémique a malgré tout vu le jour. Une actrice sud-coréenne a critiqué la décision du festival d'avoir invité le réalisateur Kim Ki-Duk qu'elle accuse de l'avoir giflé et forcée à tourner des scènes de sexe improvisées, il y a quelques années. Le réalisateur a été condamné à une amende de 3 800 euros pour une gifle en décembre. Mais la procédure entourant les accusations d'abus sexuels a été classée, faute de preuve.
La Berlinale a préféré faire jouer la présomption d'innocence. Le dernier film de Kim Ki-Duk sera projeté dans la section « panorama ». Le réalisateur sera à Berlin et répondra aux questions autour des accusations dont il est l'objet. La Berlinale affirme avoir préféré le dialogue plutôt que de fournir des réponses rapides à des questions complexes.
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