Cinéma: le féminisme sous les projecteurs au festival de Berlin

A Berlin se tient depuis jeudi, et encore pendant une semaine, la 68e Berlinale, l'un des trois plus grands festivals de cinéma au monde (avec Cannes et Venise). Près de 400 films sont projetés pendant dix jours, 19 seulement sont en lice pour le prestigieux Ours d'or. Mais cette année, le sujet qui occupe les esprits et les prises de parole, c'est bien la libération de la parole des femmes, dans la foulée du mouvement #metoo lancé aux Etats-Unis après les révélations des abus sexuels commis par le producteur Harvey Weinstein. Ce festival a donc décidé de consacrer du temps et de l'attention à l'égalité hommes / femmes.

Avec notre envoyée spéciale à Berlin, Sophie Torlotin

Deux rencontres particulières sont au programme de la Berlinale : l'une consacrée à l'égalité hommes / femmes dans l'octroi des aides publiques à la création, l'autre à la lutte contre le harcèlement sexuel dans l'industrie du cinéma.

La question est dans tous les esprits. Lors de leur rencontre avec la presse, les stars au générique du film d'ouverture L'île aux chiens, Bill Murray, Bryan Cranston ou Liev Schreiber ont dû répondre à des questions ou ont spontanément affirmé qu'ils soutenaient le mouvement #metoo, quels qu'en soient les excès.

Des films boycottés

Le directeur de la Berlinale affirme avoir refusé de sélectionner des films de cinéastes suspectés d'abus sexuels. Même si figure au programme le nouveau film du sud-coréen Kim Ki-dus, accusé de harcèlement par une actrice.

Seules quatre réalisatrices, sur dix-neuf cinéastes, peuvent prétendre à l'Ours d'or. La parité n'est donc pas encore à l'ordre du jour. Mais les sujets traités montrent une attention aux femmes. Ainsi Damsel, le film des frères Zellner, revendique une approche parodique et féministe du western. Mia Wasikowska y incarne une jeune fille bien décidée à vivre librement ses amours et maîtrisant mieux la gâchette que son amoureux transi et obsessionnel campé par Robert Pattinson.

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