Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Sous les lanternes rouges et les guirlandes dorées d'un marché pékinois, les oranges de M. Wang se vendent comme des petits pains : « Venez ! Je brade mes dernières oranges avant de rentrer au village pour fêter le Nouvel An ! »
A la sortie du marché, Liang Zi, les bras chargés, énumère ses achats. « J'ai acheté des crevettes, la viande, des fruits secs. J'offrirai des cadeaux aux amis et les enfants auront leur enveloppe rouge remplie d'argent. Je dépense environ 700 euros », assure-t-il.
Avec cette dépense en moins, plus besoin d'acheter des pétards pour chasser les mauvais esprits. Les feux d'artifice sont désormais interdits dans 444 villes. « Je suis contre les pétards, affirme Liang Zi. Ça ne fait que polluer l'air, j'aurais du mal à respirer. »
Finis le bruit assourdissant et la fumée grisâtre des lendemains de fête en Chine, le pays qui a pourtant inventé la poudre à canon. « Chunjie » sera silencieuse. Un peu trop au goût de Madame Yan et de ses trois enfants.
« Les enfants réclament des pétards, mais je n'en trouve pas, regrette-t-elle. La fête manquera de chaleur ! Quand j'étais petite, je n'attendais que ça : le feu d'artifice du Nouvel An. Si j'en trouve, j'en achèterai pour mes enfants. »
La recherche s'annonce difficile. Les stands qui vendaient toutes sortes de pyrotechniques ont disparu, victimes de la guerre contre la pollution. Adieu l'année du Coq, bienvenue à celle du Chien !