Aman Abdurrahman est soupçonné d'être le cerveau d'une série d'attentats-suicide qui avaient secoué Jakarta en janvier 2016, faisant 8 morts, dont quatre civils et quatre assaillants tués par les forces de l'ordre. L'Indonésie – pays musulman le plus peuplé au monde – a été régulièrement frappée ces 15 dernières années par des attentats liés à la mouvance jihadiste, mais ces attaques sont les premières de cette ampleur depuis 2009 et revendiquées par l'EI.
Le prédicateur risque jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité ou la peine de mort pour avoir, selon le procureur, délibérément fait usage de violence ou de menaces pour créer un climat de terreur parmi la population. Des experts indonésiens affirment que le prévenu a recruté des candidats pour l'organisation Etat islamique depuis la prison où il est incarcéré pour des affaires de terrorisme et qu'il est le principal traducteur de la propagande du groupe EI en Indonésie.
L'archipel qui est confronté depuis longtemps à des extrémistes islamistes, mène une lutte sans merci contre ces groupes et arrive ces dernières années à déjouer presque chaque mois des attentats. S'agissant de la menace que représente l'EI en Indonésie, on estime qu'entre 500 et 700 Indonésiens ont rejoint les rangs de l'Etat islamique en Irak et en Syrie. Un chiffre relativement bas en comparaison des 240 millions d'Indonésiens.
Les spécialistes estiment que l'attentat de janvier revendiqué par l'EI était plutôt le fait de groupes locaux comme la Jemaah Islamiyah, une importante organisation terroriste des années 2000 qui s'est ralliée à la bannière de l'organisation terroriste pour trouver un relais médiatique et d'ajouter que ces groupes locaux survivront sans doute à l'EI.