Pour les autorités australiennes, aucun doute : le groupe Etat islamique a choisi l'Indonésie pour créer un « califat subsidiaire », un « califat éloigné » chargé de mener des actions dans tout le sud-est asiatique. Fin décembre, une série d’opérations antiterroristes ont été menées sur l’île de Java, sur la base de renseignements américains et australiens justement.
Neuf suspects ont été arrêtés, des « membres de l’EI » qui selon les militaires indonésiens préparaient plusieurs projets d‘attentats. Les produits nécessaires à la fabrication d’explosifs et des « manuels du djihad » auraient été retrouvés sur place, mais les chefs de la cellule visée avaient alors disparu dans la nature de l’aveu même des autorités.
Que représente le groupe EI en Indonésie ?
Selon les spécialistes, l’organisation Etat islamique pourrait compter un millier de partisans dans l'archipel. Cent à trois cents d’entre eux seraient même passés par la Syrie. Beaucoup sont actuellement sous surveillance policière.
Une thèse du « califat éloigné » contestée par d’autres experts qui doutent des capacités de projection de l’EI en Indonésie, sans nier la possibilité que des jihadistes indonésiens, comme ils l’avaient faiten 2002,lors de l’attentat de Bali et en 2009,lors de l’attaque contre deux hôtels de Jakarta, attribués à la Jemaah islamiyah, rejoignent les rangs du groupe Etat islamique, notamment pour des raisons financières.
Dans une vidéo tournée clandestinement en juillet dernier depuis la prison où il purge une peine de 15 ans, pour avoir financé un camp d’entraînement jihadiste à Aceh dans le nord de l’île de Sumatra, le prêcheur radical indonésien Abu Bakar Bashir, leader spirituel de la Jemaah islamiyah, avait prêté allégeance au groupe Etat islamique, en compagnie de 23 co-détenus.