Plusieurs fortes explosions suivies d'une fusillade ont retenti jeudi dans le centre de Jakarta. Deux civils, dont un ressortissant néerlandais, et cinq assaillants ont été tués dans ces attaques, ont rapporté les autorités indonésiennes. « A présent, la situation est sous contrôle », a déclaré le porte-parole de la police de la capitale Muhammad Iqbal, cinq heures après le début de l'assaut. Cinq personnels de police, un civil étranger et quatre civils indonésiens ont également été blessés.
Notre correspondante à Jakarta, Jeanne Lefèvre, a ainsi entendu « une énorme détonation à 11 heures, heure locale, comme un énorme coup de tonnerre. Ensuite il y a eu trois plus petites détonations. » La télévision indonésienne évoque elle un total de six explosions.
Le lieu des déflagrations est un grand carrefour du centre de Jakarta, devant le bureau des Nations unies. Sur place, après l'arrivée des forces de l'ordre, une fusillade s'est engagée et le périmètre a été rapidement bouclé.
La police de la ville a elle même diffusé des images des échanges de tirs entre ses éléments et les assaillants.
Un témoin de l'attaque, joint par RFI, évoque le climat d'extrême tension qui règne désormais dans le centre de Jakarta, ce jeudi.
« Actes terroristes »
« Notre nation et notre peuple ne devraient pas avoir peur, nous ne serons pas vaincus par ces actes terroristes », a déclaré un peu plus tard Joko Widodo, le président indonésien, à la chaîne de télévision Metro TV, ajoutant que les autorités « condamnaient cet acte qui a perturbé la sécurité et semé la terreur parmi la population ».
Le groupe EI revendique les attaques
Le groupe jihadiste Etat islamique a revendiqué ces attaques, quelques heures après. « Les combattants de l'Etat islamique ont mené cette attaque ce matin en visant des étrangers et les forces de sécurité chargées de les protéger dans la capitale indonésienne », rapporte l'agence Aamaaq, proche de l'organisation, sur le service de messagerie instantanée Telegram.
Le chef de la police de la capitale indonésienne, Tito Karnavian, avait également estimé que le groupe fondamentaliste sunnite était « certainement » responsable de ces actions.
Jakarta avait déjà été touchée par des actions terroristes en 2009 avec neuf morts dans un hôtel du centre-ville, et en 2002, d’autres attentats terroristes avaient fait plus de deux cents morts à Bali.