Chine: l'Union européenne exhorte Pékin à libérer l'éditeur suédois Gui Minhai

L'Union européenne (UE), emboîtant le pas à Stockholm, a exhorté, mercredi 24 janvier, Pékin à « libérer immédiatement » l'éditeur-libraire suédois d'origine chinoise Gui Minhai, un vendeur d'ouvrages ridiculisant les élites du régime communiste, de nouveau interpellé la semaine dernière en Chine.

« Nous espérons que les autorités chinoises libèrent immédiatement M. Gui Minhai, lui permettent de retrouver sa famille, et de recevoir l'aide consulaire et un soutien médical », a insisté Hans Dietmar Schweisgut, ambassadeur de l'Union européenne (UE) à Pékin, lors d'une conférence de presse dans la capitale chinoise. « C'est un citoyen suédois, et un citoyen de l'Union européenne », a-t-il martelé. Le mardi 23 janvier, c'est la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, qui avait déjà réclamé sa « libération immédiate ».

Consultation d'un médecin

D'après sa fille Angela, Gui Minhai a été interpellé le 20 janvier à bord d'un train alors qu'il se rendait avec deux diplomates suédois à Pékin, en provenance de la ville de Ningbo (est) où il vivait. Il rejoignait la capitale chinoise pour consulter un médecin en raison de symptômes de la maladie de Charcot. « A un des arrêts avant Pékin, une dizaine d'hommes en civil sont montés à bord, disant être de la police, l'ont attrapé et l'ont emmené et depuis, je suis sans nouvelles », a-t-elle déclaré à une radio publique suédoise.

En présence de « personnel diplomatique »

Mme Wallström, qui a par deux fois ces derniers jours convoqué l'ambassadeur de Chine à Stockholm, a confirmé l'arrestation en présence de « personnel diplomatique qui apportait une aide consulaire à un citoyen suédois nécessitant des soins médicaux, conformément aux règles internationales fondamentales ». Gui Minhai travaillait pour la maison d'édition Mighty Current. Basée à Hong Kong, un territoire chinois qui jouit de fortes libertés publiques, elle publie des livres salaces sur la vie privée des dirigeants chinois, et qui sont interdits en Chine continentale.

(avec AFP)

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