Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
La baisse est minime, mais symbolique : 2 049 plaintes pour viols ont été enregistrées à New Delhi en 2017, soit environ 1% de moins que l’année précédente. Cela met ainsi fin à une hausse impressionnante : ces plaintes avaient triplé en 4 ans, depuis les manifestations de 2012 qui ont fait suite au viol collectif d’une étudiante, et qui ont libéré la parole des femmes.
Ranjana Kumari, militante féministe et directrice du Center for social Research, reconnaît que la police a fait depuis des efforts pour aider les femmes victimes.
« Je constate que la police n’a jamais été aussi attentive, avance-t-elle. Entre autres parce que la nouvelle loi exerce une pression. Si un policier refuse d’enregistrer une plainte pour viol, c’est lui qui peut être arrêté. Cela donne confiance aux gens qui viennent donc rapporter ces violences. Je pense que la police doit tout de même améliorer ses relations avec la population pour prouver qu’elle ne tolèrera pas ces crimes contre les femmes. »
Ces violences sont cependant moins bien punies qu’avant. Seulement un accusé de viol sur quatre est finalement condamné par la justice, contre un sur deux il y a 4 ans. Cela est dû au fait que les policiers bâclent souvent leur enquête pour montrer qu’ils ont rapidement arrêté les coupables.