Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Pour Mulinja Narayanan, la longue enquête qui a finalement mené à la condamnation de Gurmeet Ram Rahim Singh pour viol vendredi était « un jeu de ruse qui prouve que personne n'échappe à la loi ».
Cet ancien codirecteur de la police fédérale, aujourd'hui à la retraite, avait hérité du dossier en 2002, alors qu'il était inspecteur général adjoint. Interviewé par plusieurs médias indiens ce samedi, M. Narayanan affirme avoir subi des pressions multiples à l'époque.
Selon lui, plusieurs de ses supérieurs et de nombreux hommes d'affaires et politiciens influents lui auraient demandé de clore rapidement l'enquête sur le gourou controversé. La police fédérale avait ouvert une enquête pour abus sexuel en 2002, à la demande de la Haute Cour des Etats de l'Haryana et du Pendjab.
Ram Rahim Singh devrait comparaitre devant un tribunal spécial le mois prochain, pour deux meurtres liés à cette affaire de viol. Un journaliste local qui enquêtait sur les abus sexuels au quartier général de la secte avait été abattu à bout portant par des fidèles du gourou en octobre 2002.
Ces fidèles sont également accusés d'avoir tué le frère d'une des femmes violées par Ram Rahim Singh, qui était lui aussi membre de la secte. Il était soupçonné par le gourou d'avoir ébruité l'affaire.
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