Inde: affrontements meurtriers après la condamnation d'un gourou pour viol

Au moins 22 personnes ont été tuées dans de violentes manifestations, ce vendredi 25 août dans le nord de l'Inde. Les partisans de Ram Rahim Singh, chef du mouvement Dera Sacha Sauda, ont pris la rue après la condamnation de leur gourou pour le viol de deux adolescentes en 2002.

En Inde, Ram Rahim Singh est le gourou d'une secte très influente qui compte des millions d'adeptes. Des centaines de milliers de fidèles s'étaient réunies à Panchkula, dans l'Etat de Haryana, pour attendre la décision d'un tribunal spécial. Près de 10 000 paramilitaires ont été déployés dans la ville pour assurer la sécurité et les connexions internet avaient été suspendues la veille, rapporte notre correspondant à New-Delhi, Antoine Guinard.

A l'annonce de sa culpabilité, les adeptes du gourou Ram Rahim Singh n'ont pas tardé à semer la violence à travers le pays. A Panchkula, les forces de sécurité ont tenté de disperser la foule à l'aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Mais à l'heure qu'il est, les soutiens du gourou continuent d'arpenter les rues. La presse indienne fait état d'au moins 22 morts et de dizaines de blessés.

Couvre-feu dans plusieurs villes

Un couvre-feu a été imposé dans plusieurs localité de l'Haryana et du Pendjab. Dans les environs de Chandigarh, la capitale régionale, des dizaines de véhicules ainsi qu'une station-service ont été incendiés. Deux gares ont été brûlées dans le Pendjab, Etat voisin, et deux wagons ont été incendiées à la station Anand Vihar, à New Delhi, a indiqué un porte-parole pour la compagnie ferroviaire Indian Railways.

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Ram Rahim Singh a, lui, été évacué par hélicoptère vers un centre de détention dans l'Haryana. Le ministère de l'Intérieur a pris la situation en main et déployé des milliers de paramilitaires mais aussi l'armée pour épauler les forces de police, dépassées par l'ampleur et la violence des manifestations.

Le parti au pouvoir accusé d'avoir laissé faire

La presse indienne accuse le gouvernement régional BJP, également au pouvoir en Inde, d'avoir laisser 200 000 fidèles se rassembler à proximité du tribunal alors que cette violence était plus que prévisible. Aucune mesure sérieuse, comme des arrestations préventives, autorisées pour dans ce type de situations n'ont été appliquées. Les violences pourraient ce poursuivre ce weekend, avant que soit prononcée, lundi, la sentence à l'encontre du gourou. Il encoure sept ans de réclusion.

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