Avec notre correspondante à Shanghai, Angélique Forget
Zhang Yunfan animait dans une université de Canton un débat consacré à l'attitude des autorités vis-à-vis des pensées gauchistes, lorsqu'il a été interpellé. Placé en détention, sans même avoir été jugé, ce jeune professeur, récemment diplômé de l'Université de Pékin se définit comme « maoïste ».
Après son arrestation, plusieurs centaines de sympathisants du Grand Timonier ont signé une pétition demandant sa libération. Les arrestations d'avocats, de journalistes, de défenseurs des droits de l'homme sont monnaie courante en Chine. Il est plus rare de voir un disciple de Mao Zedong être appréhendé.
Mais Pékin veut s'attaquer aussi aux intellectuels maoïstes qui le critiquent. Certains reprochent au pouvoir actuel de n'avoir plus foi dans l'utopie communiste et d'entreprendre des réformes qui creusent le fossé entre les riches et les pauvres. Cette interpellation révèle que la répression qu'exerce le président chinois XI Jinping sur la société civile n'a plus aucune limite, et que les critiques, d'où qu'elles viennent sont toutes muselées.