Avec notre correspondante à Shanghaï, Angélique Forget.
Wu Gan devait faire face à des charges particulièrement lourdes : subversion du pouvoir d’Etat, troubles à l’ordre public ou encore tentatives de renverser le système politique du pays. Au total, Wu Gan était jugé dans 12 affaires différentes.
Le militant des droits de l’homme organisait régulièrement des manifestations devant les tribunaux, où il dénonçait les abus de pouvoir. Pour cela, et pour les propos qu’il tenait sur les réseaux sociaux, il a été condamné à 8 ans d’emprisonnement, une peine bien trop lourde, estime son avocat Ge Yongxi, joint par téléphone. « Rien de ce qu’il n’a fait ne va à l’encontre de la loi, aucun de ses actes n’est criminel, dit-il. Même un jour de prison, cela aurait été trop, alors 8 ans, c’est pire. »
Wu Gan est l’un des derniers protagonistes du mouvement des 709 à avoir été jugé. Le mouvement 709 c’est le nom donné 200 avocats et défenseurs des droits de l’homme arrêtés autour du 9 juillet 2015. Il s’agit de « la condamnation la plus forte pour l’instant pour un membre du 709, parce qu’il a refusé de plaider coupable », poursuit son avocat.
Quelques jours avant l’ouverture de son procès Wu Gan avait annoncé s’attendre à ce que sa peine soit lourde dans la mesure où il a refusé d’enregistrer ses confessions à la télévision publique, une pratique courante sous la Chine de Xi Jinping.