avec notre correspondant à Séoul, Louis Palligiano
Des bruits tenaces couraient depuis l’élection de Park Geun-hye en décembre 2012 : le Service national du renseignement (NIS) aurait pesé de tout son poids afin d’influencer la présidentielle. Néanmoins, faute de preuve, aucune poursuite n’avait été entamée avant le scrutin.
Hier, jeudi 3 août, coup de tonnerre, la cellule d’investigation de cette entité vient de confirmer l’existence d’une campagne de manipulation des citoyens sur les réseaux sociaux. Pour cela, les services secrets auraient rétribué des électeurs afin qu’ils publient sur la toile des commentaires défavorables sur Moon Jae-in, l’adversaire malheureux de Park Geun-hye de l’époque, aujourd’hui président.
Le rôle du NIS ne s’arrête pas là. Toujours selon cette équipe d’enquête, il aurait également dirigé et rémunéré un véritable bataillon cybernétique externe comprenant différentes catégories de la population. De 2009 à 2012, ces étudiants, commerçants, femmes ou foyer ou réservistes avaient pour mission d’inonder le cyberespace de messages pro-gouvernementaux et d’étouffer toute opposition. Le service de renseignement présentait alors ses activités comme une manière d’empêcher les partisans pro-Pyongyang d’entraver l’action de l’Etat.
L’enquête révèle également que le service de renseignement aurait systématiquement soutenu les candidats des partis au pouvoir grâce, il est important de le souligner, au budget de l’Etat. Le parquet requiert l’inculpation de l’ex-patron du NIS. Le procès est en cours. Verdict attendu le 30 août.
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