Avec notre correspondante à Manille, Marianne Dardard
Cette nouvelle loi pour l'autonomie du Bangsamoro, c'est le texte de la seconde chance, voire de la dernière chance. Bientôt deux mois après que des alliés de l'organisation EI ont tenté de s'emparer de la plus grande ville musulmane du pays, certains n'hésitent pas à dramatiser l'enjeu car la précédente mouture de la loi était restée lettre morte au Congrès.
Sans compter tous les échecs des précédentes tentatives, il avait fallu dix-sept années de négociation pour aboutir au dernier accord de paix, conclu en 2014, avec la principale force rebelle, le MILF, le Front moro islamique de libération. C'est, d'ailleurs, à partir de cette même année 2014 que des factions dissidentes de divers groupes séparatistes du Sud ont prêté allégeance à l'organisation EI.
Un an après sa prise de pouvoir, le président Rodrigo Duterte affirme que le processus de paix est une priorité. Pour cette version améliorée de la loi, une faction du MNLF, leFront moro de libération nationale, groupe rebelle rival du MILF, a participé à la rédaction, de manière néanmoins officieuse.