Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
En fin d'après-midi, Abdul Hakim ferme le portail vert du cimetière Badambagh. Il est garde de sécurité, à son poste au moment des funérailles du fils d'un sénateur afghan tué dans la manifestation anti-gouvernementale de vendredi.
« 3000 personnes étaient là. Il y avait 600 personnalités politiques et publiques. Tout le monde priait quand il y a eu trois explosions puis chacun s'est mis à courir pour se sauver ».
Trois kamikazes se sont fait exploser au milieu de la foule dans laquelle se trouvait le chef de l'exécutif Abdulla Abdulla, les ministres des Affaires étrangères et de la Justice qui s'en sortent indemnes.
« J'ai vu beaucoup de personnes blessées, aux mains, aux jambes. Les personnes gravement blessées ont été emmenées à l'hôpital en ambulance ».
Devant le cimetière, des dizaines d'hommes rassemblés crient leur colère contre le gouvernement : mort au président Ashraf Ghani, scandent-ils avant de se disperser.
Le chef de l'Etat déclare que le pays est attaqué, appelant la population à être forte et unie. Une partie de la capitale est toujours paralysée par des barrages de police, la tension n'est pas redescendue depuis l'attentat au camion piégé de mercredi.