Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
« Mort au gouvernement », « Démission »... des mots sont écrits sur de simples feuilles brandies au-dessus de la foule. Plus loin, des hauts parleurs passent de main en main. « Le gouvernement doit pendre les responsables » crie cette femme perchée sur la remorque d'un camion.
Khanzada est quelques mètres plus loin : « Toutes les personnes qui travaillent au gouvernement, à un haut niveau, les présidents, Abdullah Abdullah, Ashraf Ghani... ils doivent démissionner, la population ne les laissera pas en place ». La foule avance progressivement vers le vaste cratère partiellement rebouché que le camion qui a explosé mercredi a creusé dans le sol.
« J'ai passé toute la nuit à pleurer »
Au centre de la rue, devant le peloton de manifestants, une femme en robe noire, le visage encadré par un voile blanc. Seule, à bout de souffle, elle crie sa colère : « Mort au gouvernement, aux talibans, aux étrangers », dit-elle... Son fils a été tué dans l'attentat de mercredi. A quelques pas, cette autre femme : « J'ai passé toute la nuit à pleurer, pour les jeunes d'Afghanistan, pour les pauvres d'afghanistan, parce qu'il n'y a personne pour les protéger. »
la foule continue d’avancer. les policiers enclenchent les lances à eau. Puis suivent les gaz lacrymogènes et des tirs à blanc, affirme la police. Cela dure dix minutes. La foule se disperse en colère. Certains sont blessés ; des personnes étaient armées, selon des témoins. D'après le ministère de la Santé, quatre personnes ont été tuées lors de ces affrontements.