Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Des centaines de personnes étaient rassemblées en début d'après-midi dans le cimetière de Badam-Bagh dans le nord de Kaboul. Trois mille personnes, selon un garde de sécurité du lieu qui estime à 600 le nombre de personnalités publiques et politiques présentes comme le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah, les ministres de la Justice, des Affaires étrangères.
Alors que tous se recueillaient devant la tombe de Salim Hezadyar, fils du sénateur Mohamad Hezadyar, un ancien moudjahid proche du commandant Massoud, trois explosions ont retenti.
Des témoins disent avoir vu trois corps calcinés, confirmant la thèse de l'attaque suicide perpétrée par trois kamikazes introduits dans la foule. Une heure après les explosions, après l'évacuation des blessés, des dizaines d'hommes en colère sortaient du cimetière fustigeant le gouvernement et criant « mort au président Ashraf Ghani ».
La tension n'est pas retombée depuis l'attentat au camion piégé de mercredi suivi vendredi d'une manifestation contre les autorités afghanes qui a dégénéré : quatre personnes ont été tuées. Le jeune homme dont les funérailles ont été endeuillées par un triple attentat suicide aujourd'hui était l'une d'elles.
Le centre de la capitale afghane est quadrillé par la police, de nombreux magasins n'ont pas ouvert leur porte de la journée.