Avec notre correspondante à Manille, Marianne Dardard
Il s'agit de frappes « chirurgicales », « très ciblées » selon le lieutenant-colonel Jo-ar Herrera en charge des opérations. La veille, l'armée philippine avait exclu toute frappe aérienne pour éviter les pertes civiles dans cette ville de 200 000 habitants. « S’il vous plait ne bombardez pas nos maisons », avait alors supplié une habitante de Marawi interviewée par une télévision locale.
Sur place, le nombre de terroristes encore vivants est estimé à moins de 40 individus, retranchés dans des quartiers résidentiels. Parmi eux se trouverait encire Isnilon Hapilon, le terroriste le plus recherché du pays et considéré comme le chef de file national de l'organisation EI.
Régime d'exception
Au cours des affrontements, le groupe Maute aurait capturé plusieurs civils dont un prêtre. On ignore si ces otages sont retenus à Marawi ou ailleurs. Jusqu'ici, onze civils, selon les médias, ont été abattus par les islamistes.
Des combattants qui ont commencé voici deux jours à semer le chaos dans la localité à majorité musulmane de Marawi, ce qui a décidé M. Duterte à décréter le régime d'exception dans toute la région de Mindanao. Celle-ci s'étend sur un tiers méridional du territoire philippin et 20 % des plus de cent millions d'habitants de l'archipel y vivent.