Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Toshiba devait annoncer ce mardi que sa survie est menacée. La perte de valeur de sa filiale Westinghouse dépasserait les 6 milliards de dollars. Le conglomérat s’est aperçu trop tard que la société Stone & Webster, achetée en 2015 par Westinghouse pour construire deux centrales nucléaires en Géorgie et en Caroline du Sud, était très endettée et qu’elle n’avait plus l’expertise nécessaire pour mener ces deux chantiers.
Car depuis l’accident nucléaire de Three Mile Island aux Etats-Unis, et l’arrêt de toute construction de centrales nucléaires durant une trentaine d’années, l’industrie nucléaire américaine souffre d’un manque d’ingénieurs et de techniciens spécialisés.
Westinghouse a cumulé un énorme retard dans la construction des deux centrales. Et les coûts ont flambé depuis l’accident de Fukushima et l’entrée en vigueur de normes de sûreté plus draconiennes.
Selon un lanceur d’alerte, la direction de Westinghouse a exercé des pressions sur une société intermédiaire pour accélérer le rachat de Stone & Webster, dont la valorisation est contestée. L’Etat japonais veut éviter la faillite de Toshiba, car il est très impliqué dans le démantèlement de la centrale de Fukushima.
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