Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
Depuis l’automne 2014 et la révolte des parapluies, vaste mouvement de protestation citoyenne mené par les étudiants de Hong Kong qui s’opposait aux réformes proposées par Pékin, le choix du chef de l’exécutif local reste le privilège d’un comité électoral de 1 200 représentants, alors que Hong Kong compte 7 millions d’habitants dont près de 4 millions en âge de voter. Pékin avait proposé en août 2014 que cette élection ait lieu au suffrage universel dès 2017, mais seulement après une pré-sélection des candidats par Pékin, ce que les Hongkongais ont jugé inacceptable.
Parmi les cinq personnalités qui espèrent être candidates au poste de chef de l’exécutif lors de l’élection du 26 mars, on retrouve un juge retraité, Woo Kwok-hing, qui a basé sa campagne sur un programme de réformes. Il y a aussi l’indétrônable députée pro-Pékin Regina Ip, qui doit sa mauvaise réputation à sa période de ministre de la Sécurité quand elle avait tenté de faire passer une loi anti-sécession en 2003, ou encore l’ancien ministre local des Finances John Tsang, qui est le candidat le plus populaire auprès des Hongkongais. Dernier venu : le député Long Hair, éternel rebelle de la Ligue social-démocrate.
Carrie Lam favori
Mais c’est Carrie Lam, ancienne numéro deux du gouvernement de Hong Kong, qui semble être la favorite de Pékin. Surnommée « le bon soldat » pour sa résilience et sa détermination, elle s’est toutefois ridiculisée dans une série de faux pas récents. Elle n’a pas su comment passer une borne de métro et a raconté à des étudiants qu’elle ne savait pas où acheter du papier-toilette de nuit. Elle a également donné un billet de 500 dollars (60 euros) à un mendiant.
L’ironie de ce processus électoral pipé est que les candidats doivent malgré tout faire preuve d’une certaine popularité auprès de la population. Car Pékin garde malgré tout un œil sur les sondages.