Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
A peine arrivé à Tokyo, James Mattis, le secrétaire américain à la Défense, a été aussitôt reçu par le Premier ministre Shinzo Abe, et non pas par son homologue Tomomi Inada.
« Nous sommes fermement à 100 % à vos côtés, aux côtés du peuple japonais », a déclaré James Mattis. Avant d'ajouter - pour mieux rassurer Shinzo Abe - que le traité de sécurité nippo-américain oblige les Etats-Unis à défendre tous les territoires administrés par le Japon, les îles Senkaku incluses, autour desquelles croisent des bâtiments de guerre chinois depuis que la Chine en revendique la souveraineté.
Le Japon cherche à sonder les intentions américaines depuis que Donald Trump semble vouloir remettre en cause l'engagement militaire américain dans une région où une éventuelle attaque nucléaire nord-coréenne est de plus en plus prise au sérieux.
L'ancien général James Mattis est très respecté au Japon, où il a fait une partie de sa carrière, en particulier à Okinawa.
Mais le gouvernement japonais se demande si les assurances données par le secrétaire américain à la Défense sont partagées à 100 % par Donald Trump. Durant la campagne, le président américain avait laissé entendre qu'il était préférable que le Japon se dote de l'arme atomique s'il n'est pas prêt à financer davantage l'entretien des bases américaines sur son sol. Le Japon doit s'adapter, aujourd'hui, à une administration américaine populiste, anti-establishment et imprévisible.