Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Japon va renforcer les moyens de ses gardes-côtes. Il consacrera plus de 1,5 milliard d'euros à l'achat de cinq nouveaux navires de patrouille et au recrutement de plus de 200 gardes-côtes supplémentaires. Le Japon et la Chine se disputent un groupe d'îles inhabitées en mer de Chine orientale, les îles Senkaku en japonais, Diaoyu en chinois, situées à l'ouest d'Okinawa, où sont concentrées plus de la moitié des bases américaines dans l'archipel japonais.
Depuis 2012, des navires de gardes-côtes et des bâtiments de guerre chinois croisent, chaque jour, autour de ces îles administrées par le Japon. L'armée japonaise met, en conséquence, l'accent sur le développement d'unités mobiles dotées de moyens aériens, navals et amphibies. Moyens déployés dans le sud du Japon face à la Chine, et non plus dans le nord, comme durant la guerre froide, lorsque l'URSS constituait la principale menace.
Avec ce budget record, le Japon répond à Donald Trump. Pendant sa campagne, le président américain élu sommait Tokyo de payer davantage pour la présence des bases américaines sur son sol, ou d'assurer seul sa défense en se dotant de l'arme nucléaire. Il ignorait que le Japon assume déjà l'intégralité du coût de fonctionnement des bases américaines, jusqu'à la dernière facture d'eau et d'électricité. Le Japon a réinterprété sa Constitution pacifique pour mieux intégrer son armée dans la stratégie américaine. Il a encore levé son interdiction en matière d'exportations d'armements.
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