Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Le visa américain appelé H1B est le cordon ombilical qui relie l'industrie indienne des nouvelles technologies à son plus important marché, les Etats-Unis. Près de 300 000 ingénieurs indiens y travaillent dans des sociétés informatiques grâce à ce visa.
Les nouveaux élus à Washington aimeraient remplacer ces étrangers par des Américains. Et pour cela, deux mesures sont en préparation : un décret présidentiel qui compliquerait l'attribution de ce visa, et une loi qui doublerait le salaire minimum pour l'obtenir. Cela handicaperait les sociétés indiennes qui y déploient des travailleurs, et à à la bourse de Bombay, leurs titres sont en chute depuis mardi.
Mais à terme, ce sont également les compagnies américaines qui pourraient souffrir, explique Shivendra Singh, vice-président de l'association indienne des sociétés informatiques, Nasscom. « Le ministre américain du Travail a fait un rapport sur les emplois qui ne trouveront pas de travailleurs dans les secteurs scientifiques en 2018. Et la moitié d'entre eux sont dans l'informatique. Toutes les compagnies, qu'elles soient américaines ou indiennes, comblent ce manque en faisant venir des travailleurs étrangers pour une courte durée. Si vous augmentez leur salaire minimum, cela ne changera rien. Car vous ne pourrez pas trouver les travailleurs américains qualifiés sur place du jour au lendemain. »
Le gouvernement indien a également réagi et exprimé son inquiétude à la nouvelle administration américaine.