Les procès à huis clos se sont multipliés depuis le coup d’Etat de 2014, notamment dans les nombreuses affaires de diffamation de la royauté. Mais ils concernent rarement les affaires criminelles. C‘est peut-être la présence du général Manas Kongpan parmi les accusés qui explique aujourd'hui cette mise au secret. Le rôle de ce haut gradé de l’armée thaïlandaise dans le trafic de migrants avait été révélé dès 2009 par une enquête du South China Morning Post.
En 2015, le général Prayuth, chef de la junte au pouvoir, a lancé une opération de lutte contre le trafic d’êtres humains. L’existence de sordides camps de transit à la frontière avec la Malaisie avait alors été révélée et des dizaines de bateaux de migrants rohingyas refoulés par la Thaïlande et ses voisins avaient dérivé en mer d'Andaman pendant des jours, sans eau ni nourriture, provoquant une crise humanitaire.
L'un des cerveaux de ce trafic a été condamné à 35 ans de prison en septembre dernier. Ce mardi débutent les plaidoiries de la défense de plus de 80 inculpés. Outre le général Kongpan, plusieurs responsables des autorités locales se trouvent parmi eux.