Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
C’est la première fois que Lee Jae-yong va être entendu par des enquêteurs indépendants en tant que suspect. Son groupe, Samsung, premier conglomérat de Corée du Sud, a donné 17 millions de dollars à deux fondations appartenant à celle que la presse surnomme « Raspoutine ». A savoir Choi Soon-sil, conseillère occulte de la présidente destituée, à l'origine du scandale qui a mené à la chute de cette dernière.
Selon la presse coréenne, le géant de l’électronique a aussi financé, pour plusieurs millions de dollars, la formation équestre en Allemagne de la fille de Choi Soon-sil.
Les enquêteurs doivent déterminer si, en échange de ces faveurs, Samsung a obtenu le feu vert de la Caisse nationale des retraites coréennes, important actionnaire du groupe, pour une fusion très controversée entre deux de ses entités.
En 2015, cette fusion en 2015 avait permis de faciliter, pour un coût réduit, la transmission héréditaire du conglomérat au profit de Lee Jae-yong. Mais les actions de l’une des entités avaient été sous-évaluées, ce qui représentait donc une perte pour les millions de Sud-Coréens qui cotisent à la Caisse nationale des retraites. Les dirigeants de Samsung ont reconnu avoir subi des pressions pour contribuer aux fondations de l’amie de la présidente. Mais ils nient toute tentative de corruption.