« Je présente mes excuses pour la souffrance causées aux artistes privés d’aide de l’Etat à cause de leurs penchants politiques ou idéologiques », a lâché la ministre de la Culture. Cho Yoon-Sun a reconnu que les responsables culturels du pays avaient reçu l’ordre de ne plus accorder d’aides d’Etat aux pièces, films ou autres projets culturels présentés par des artistes aux supposés tendances politiques de gauche.
Une liste de plus de 9 000 noms révélée par les médias sud-coréens fin 2016 avait été établie, et elle se lit comme un véritable Who’s who du monde culturel de Séoul : on y trouve la romancière Han Kang, dépositaire en 2016 du Booker International Prize, ou encore le réalisateur Park Chan-wook, qui avait remporté le Grand prix à Cannes en 2004.
La révélation de l’existence de cette liste noire avait provoqué la fureur des artistes sud-coréens, beaucoup y voyant un rappel de la dictature militaire des années 60-80, lorsque la presse, le monde des arts et du divertissement étaient fortement censurée.
La ministre de la Culture, en poste depuis le mois de septembre, affirme avoir appris récemment l’existence de cette liste. Mais elle est accusée d’avoir eu un rôle déterminant dans son élaboration, lorsqu’elle était conseillère politique de la présidente Park Geun-Hye de 2014 à 2015. La justice s’intéresse aussi à son prédécesseur au ministère de la Culture, également interrogé lors de l’audition parlementaire de ce lundi 9 janvier.