L'objet de cette colère est une simple photo que Mohammed Shami, l'un des batteurs les plus admirés de l'équipe indienne de cricket, a publié sur son compte Twitter. On le voit poser en tenue de soirée avec sa femme qui porte, elle, une robe échancrée laissant apercevoir le haut du torse et les bras.
Des dizaines de personnes ont félicité le sportif, mais les plus conservateurs, eux, ont accusé Mohammed Shami de ne pas être un vrai musulman en laissant ainsi sa femme exposer son corps. Et de lui recommander de lui couvrir corps et tête pour ne pas la laisser exposée au regard des autres.
Beaucoup d'anonymes ou d'autres sportifs, dont certains musulmans, ont volé à son secours. Et Mohammed Shami a vivement répondu qu'il savait comment se comporter avec sa famille.
Ce joueur de cricket n'est pas la seule vedette visée ces derniers jours. En effet, Saif Ali Khan, l'une des plus grande star de Bollywood, un musulman également, a été conspué il y a dix jours par d'autres trolls, ces personnes qui harcèlent sur Twitter. La raison : il vient d'appeler son fils Taimur, qui est le nom d'un conquérant musulman du XIVe siècle. Un nom qui signifie également « Fer », comme le métal, a rappelé le couple, presque obligé de se justifier.
Twitter est d'abord le moyen le plus facile de harceler quelqu'un : c'est quasiment anonyme et viral. Quelques personnes peuvent donc mener une vraie campagne de diffamation. On ne connait pas les personnes qui ont été derrière ces deux derniers exemples. Mais ce qui est sûr, c'est que certains groupes de l'extrême droite hindouiste, bien organisés, visent ceux qui remettent en cause la domination hindoue en Inde et vont, par extension s'en prendre aux musulmans célèbres afin de les rabaisser.
Ces propos, s'ils sont insultants, intimidant ou intrusifs, sont punis par la loi. Mais la police est encore trop peu formée aux nouvelles technologies pour identifier et poursuivre ceux qui se cachent derrière leurs identifiants pour attaquer.