Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Le site Zhongmu Wang reste inaccessible. Sur la page d’accueil, un petit bonhomme en habits de plombier lance un gentil : « Nous sommes désolés, des travaux de maintenance sont en cours. Veuillez réessayer ultérieurement ».
Depuis longtemps, ce portail d’échange d’information sur la vie religieuse est dans le collimateur des autorités. Mais le couperet est tombé sur Zhongmu Wang après avoir été dénoncé par un professeur, célèbre sur les réseaux sociaux pour son soutien infaillible au régime communiste. « Il est du devoir de tout citoyen patriotique de protéger l’unité nationale », écrivait Xi Wuyi sur son compte Weibo, le Twitter chinois.
Brûlot
Peu avant, le site musulman avait publié une lettre ouverte, un véritable brûlot directement adressé au président Xi Jinping : « Vous n’êtes pas responsable pour tous les crimes commis par le système totalitaire », pouvait-on lire dans cette lettre, « mais vous êtes à la tête de ce système totalitaire et son commandeur en chef - c’est donc à vous de porter la responsabilité pour le sang et les larmes qui coulent. »
Au nom de sa lutte anti-terroriste, Pékin mène une violente campagne de répression dans le Xinjiang, terre de 10 millions d’Ouïghours musulmans.